La zone euro a renoué avec un niveau d’activité comparable à celui d’avant la crise sanitaire, et ce grâce à une mobilisation sans précédent des instruments de politique monétaire non-conventionnels, à un soutien budgétaire massif, que ce soit au niveau des États-membres, ou de façon inédite, au niveau de l’Union grâce à l’émission d’une dette commune.
 

Contrairement à la crise précédente, durant laquelle la monnaie unique avait vacillé, ces soutiens ont été mobilisés sans psychodrame majeur. Cependant, plusieurs facteurs pourraient conduire la zone vers une nouvelle période de turbulence. Les dettes souveraines ont en effet fortement augmenté, les inégalités régionales et sociales au sein de la zone se sont accrues, dans un contexte où l’adaptation au changement climatique pourrait de surcroît rendre nécessaire des investissements publics considérables. Le retour de l’inflation, le durcissement de la politique monétaire de la BCE et les débats portant sur la réforme de la gouvernance économique de la zone pourraient également raviver les divergences entre les pays membres.