L'élection de Donald Trump à la Maison Blanche ne se traduit que progressivement dans la politique économique américaine. En matière commerciale, l'administration a déjà pris des initiatives importantes (abandon du Transpacific Partnership, annonce de la renégociation du NAFTA, en particulier) et d’autres sur la Chine sont attendues. En matière budgétaire, l’administration Trump a du attendre qu’un accord puisse se faire avec la majorité républicaine au Congrès. La réforme fiscale adoptée à la fin de l’année dernière intervient dans un contexte particulier, marqué par une reprise conjoncturelle récente de l'économie mondiale et une exubérance généralisée des marchés financiers. Elle exacerbera des inégalités déjà très fortes et pourrait, à court terme, accélérer une croissance déjà bien au dessus de son potentiel. Dans ce contexte, la FED – où Janet Yellen devrait être remplacée par Jerome Powell, et les autres banques centrales pourraient rencontrer des difficultés à guider la remontée à venir des taux longs pour éviter une répétition de la crise obligataire de 1994, d’autant que certains acquis de la loi Dodd-Frank sur la réforme de la régulation financière sont remis en cause. La manière dont le cycle financier en phase euphorique va se dénouer sous l'effet de la politique budgétaire américaine est donc une source d’incertitude majeure.